Le Programme JET, organisé conjointement avec le CLAIR et l’ambassade du Japon offre tous les ans à quelques jeunes la possibilité de vivre une expérience originale et inoubliable : celle de travailler au sein d’une collectivité locale nippone et de renforcer les liens entre la population locale et les communautés étrangères. Pierrick, jeune français de 26 ans est parti dans la ville de Niigata en août 2004 après avoir obtenu une maîtrise LEA (Anglais-Japonais à l’Université d’Orléans) et un DESS Langues et Affaires. Pour la Lettre de Clair, il a accepté de répondre à nos questions et de nous faire partager son expérience en tant que CIR (Coordinateur des Relations Internationales).
Bonjour Pierrick, d'où vous vient cet intérêt pour la langue japonaise ?
J’ai suivi la filière scientifique au lycée mais les maths m’exaspérant, j’ai opté pour quelque chose de vivant : les langues étrangères. J’aimais bien l’anglais mais je souhaitais également apprendre quelque chose de plus exotique, d’où le choix du japonais. Un peu par défaut, après avoir constaté que le chinois n’était pas une langue pour moi ! Finalement ce fut le bon choix. Je suis ensuite parti me perfectionner 1 an en septembre 2000 à l’université d’Aichi (jumelage avec l’université d’Orléans).
Comment avez-vous découvert le programme JET?
Un peu comme tout le monde, je pense : mon professeur de japonais à la faculté, qui était la charismatique Mme Oger, nous en a parlé dans le cadre de la présentation des différentes opportunités d’emplois qui s’offrent aux étudiants japonisants.
Qu'est-ce qui vous a attiré dans ce programme ?
Le programme JET nous offre une chance de pouvoir pratiquer la langue japonaise en milieu professionnel, avec un encadrement intéressant (ambassade, clair, ministères…). Partir dans ce pays au petit bonheur la chance et chercher n’importe quel travail (seulement pour pouvoir se dire « je vis au Japon »), ça ne m’intéressait pas. Le JET permet justement d’obtenir un visa de travail jusqu’à 5 ans maximum ! Le contenu du travail est défini à l’avance, en grande partie, et puis l’encadrement est idéal, comme je le disais plus haut! En bref, le Programme JET me semble être un bon tremplin pour continuer d’en apprendre sur le Japon après ses études, d’accroître ses compétences linguistiques, de se faire la main sur le terrain, et d’aborder la suite de sa carrière avec un peu plus de vécu. L’apprentissage d’une langue et d’une culture, c’est un peu comme un bon vin : il faut attendre quelques années pour savoir si ça donnera quelque chose de valable ou non.
En quoi consiste votre métier de CIR?
J’ai deux lieux de travail distincts : la Mairie de Niigata et la Fondation pour les Echanges Internationaux de Niigata.
Au sein de la Mairie de Niigata, mon boulot consiste principalement à soutenir et développer les échanges entre Nantes et Niigata. La majorité de ces échanges se font au niveau culturel, parce Nantes est une référence en France, avec des événements comme La Folle Journée, les Floralies, le Festival des 3 Continents, les Rendez-Vous de l’Erdre, le projet « Estuaire ». On accueille donc souvent des groupes de musiciens, des artistes, des producteurs. Des délégations officielles vont et viennent de temps à autre. Pour Niigata, c’est une chance d’avoir une ville partenaire de cette envergure, innovante dans bien des domaines, comme avec son tram, sa vie culturelle, ses orientations économiques. Mon rôle est donc de coordonner les visites, les contacts, de traduire et d’interpréter le moment venu. Une autre grosse partie de mon temps est prise par des visites d’écoles, la plupart du temps du primaire au collège. Il s’agit là de présenter entre 30 minutes et une heure « la France », ce qui n’est pas rien, surtout quand c’est devant 80 élèves !
Au sein de la Fondation pour les échanges internationaux, j’édite une newsletter mensuelle de 10 pages en anglais avec ma collègue américaine. On fait des reportages, des interviews, des analyses… C’est varié, ça bouge, et ça nous oblige à nous creuser la tête chaque mois, c’est très plaisant. Tous les deux ans également a lieu un concours d’éloquence en français, mis en place par mon prédécesseur. C’est aussi un gros morceau car organiser un concours de A à Z ne se fait pas en deux jours. Pour finir, la porte nous est laissée ouverte quand on veut monter de nouveaux projets : pour ma part, j’ai proposé d’organiser des séries de cours de cuisine française, afin de toucher un public qui habituellement n’a que peu de chances de découvrir et goûter (c’est le mot) des cultures étrangères. Devant le succès de cette initiative, mes autres collègues CIRs ont également proposé d’autres cours de cuisine russe, allemande, chinoise, coréenne etc. Avec les autres CIRs d’ailleurs, j’ai lancé un tournoi de foot « international » et annuel, avec des équipes chinoises, sud-américaines, anglaises, japonaises. Il y avait une belle ambiance, qui plus est à quelques semaines de la Coupe du Monde. Et enfin, j’ai proposé des cours d’initiation à l’art contemporain de France, ainsi qu’une série de cours présentant l’UE, son rôle, son fonctionnement, etc, en coopération avec mon ex-collègue irlandais. C’est certes moins « rock’n roll » que la cuisine ou le tournoi de foot, mais sûrement aussi intéressant.
Avez-vous d’autres activités une fois sorti du bureau ?
Bien sûr : je fais partie d’une équipe de foot constituée d’hommes en 20 et 55 ans, ce qui signifie entraînements et matches le week-end. J’ai même réussi à faire enrôler mon collègue CIR russe cette année, on constitue un bon petit duo en attaque. Sinon, j’ai une passion pour l’escrime, que je pratique depuis l’âge de 10 ans, et par chance, quelques écoles ont des sections escrime à Niigata. J’enseigne et je pratique donc l’épée avec un petit groupe de lycéens quelques week-ends par mois.
Merci à Pierrick pour sa disponibilité. Nous lui souhaitons bonne chance pour le reste de son séjour avec le Programme JET.
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