Cette année, 8 nouveaux participants sont partis au Japon en juillet pour enseigner le français dans des lycées ou être coordinateur des relations internationales au sein des départements. Ils vous livrent leurs premières impressions et projets.
Christophe
Originaire de Normandie, il a voyagé au sein de différentes associations œuvrant pour la paix dans le monde (YAP : Youth Action for Peace) après une expérience professionnelle dans l'industrie. Puis, il est devenu professeur de technologie à Nantes. Il enseigne le français au lycée pour filles de Kasukabe dans le département de Saitama.
« J'ai découvert le Japon pendant un ''village d'enfants'' dans le centre de l'île de Kyûshû il y a quelques années et depuis lors, je me suis régulièrement rendu au Japon. J'ai voulu prendre part au Programme JET afin de découvrir un autre système éducatif que celui que je côtoie en France. J'avais besoin de me rafraîchir en tant qu'enseignant, ainsi que découvrir plus en profondeur ce pays qui m'attire depuis mon premier voyage.
Contrairement à la plupart des autres participants au Programme JET, je n'ai jamais été passionné par le Japon et lors de mon premier séjour, je n'aurais jamais pu faire la différence entre celui-ci et un autre pays d'Asie tant mon ignorance était grande... Mais nous nous apprivoisons et depuis, il s'est créé comme un lien indéfectible et je veux chaque jour en apprendre davantage !
J'apprécie ce que je vis ici bien que parfois, je trouve dommage que nous ne soyons pas mieux utilisés pour nos capacités. Mais la communication et la compréhension sont des défis que nous devons nous efforcer de relever. »
Romain
Étudiant parisien en histoire à la Sorbonne, il s'est spécialisé sur le Japon à l'IEP de Paris puis a effectué un échange universitaire d'un an à l'Université de Kyôto. Après avoir travaillé pendant un an à Delhi, en Inde, il est maintenant CIR au sein de la division tourisme de la ville de Misasa dans le département de Tottori.
« Le Programme JET représente une opportunité unique de découvrir un aspect du Japon que peu d'étrangers ont la possibilité de voir. J'ai été servi : je suis affecté dans une petite ville de la campagne ! Je compte bien sûr progresser en japonais grâce à cette immersion complète. Ce que je souhaite accomplir cette année dans mon activité professionnelle : contribuer à faire connaître Misasa à l'étranger car la ville compte de nombreux atouts touristiques comme le Mont Mitoku et ses temples millénaires dispersés dans la montagne, faire connaître et aimer la France aux habitants de la ville.
Quant aux loisirs, profiter au maximum de la possibilité de visiter le Japon et notamment les départements voisins de Tottori comme Shimane, et aussi intégrer un club de shôgi (jeu d'échecs japonais). »
Marlène
Native de la région parisienne à (Athis-Mons dans l'Essonne), elle s'est orientée de la musicologie vers les langues en étudiant le japonais à l'Université Paris VII dont le programme d'échange lui a permis de passer une année à l'Université Kônan Joshi Daigaku à Kôbe. Elle est coordinatrice dans la division internationale du tourisme et de la culture du département de Nara.
« Passer un an dans une faculté japonaise a été une très bonne expérience et je souhaitais véritablement replonger dans cet environnement dont l'accès n'est pas toujours évident. De plus, après cette première année passée au Japon, j'ai commencé à m'intéresser aux efforts déployés par les localités pour se mettre en valeur. Le Programme JET offrait l'opportunité de partir une nouvelle fois mais avec une casquette différente et me permettait de me placer au premier rang pour observer tous ces efforts. En effet, en tant que CIR, je travaille au sein de l'administration d'une collectivité territoriale.
En ce qui concerne mon travail, je me contente pour l'instant de reprendre les dossiers de mon prédécesseur. Étant en poste au sein d'un département, il semblerait que je ne puisse pas vraiment proposer de projets mais qu'il faille attendre les directives. J'essaie cependant de me renseigner quant aux jumelages ou au sujet du réseau Colibri (réseau franco-japonais d'échanges inter-lycées). J'essaie également de réfléchir à de nouveaux événements. Quant aux loisirs, je pense m'inscrire dans des cours de taiko (tambour traditionnel japonais). »
Benoît
Pendant ses études littéraires à Lyon, sa région d'origine, il a effectué une année d'échange à l'Université Chûô de Tôkyô. Puis de retour en France, il s'est orienté vers un cursus de Français Langue Étrangère tout en finalisant une licence en japonais. Il enseigne le français au lycée international de Wakô dans le département de Saitama.
« Ma motivation pour le Programme JET, c'est avant tout l'enseignement du français au Japon : c'est dans ce pays que je veux faire découvrir ma langue et ma culture et c'est donc logiquement dans cette perspective que j'ai orienté ma formation universitaire après mes études de Lettres.
J'aimerais que cette année soit celle de tous les défis avec mes élèves : arriver à les passionner pour l'étude du français bien sûr mais aussi leur transmettre un "goût" de ce qui fait notre "francitude" et, pourquoi pas, les motiver pour venir visiter notre beau pays. Avant tout, le premier défi, d'un point de vue personnel est surtout de m'adapter au système japonais, de m'entendre avec mes collègues et de favoriser une synergie favorable à l'échange. Bref, beaucoup de nouvelles expériences m'attendent et je vais faire de mon mieux pour que tout se passe bien ! Sur le plan personnel, je vais penser plus précisément à mon avenir au Japon. Je compte bien faire quelques voyages aussi par-ci par-là. J'ai aussi l'intention de progresser au shôgi et au go. Mais surtout, j'espère sincèrement réussir mon deuxième dan de kendô ! »
Maiko
Originaire de Nouvelle-Calédonie, elle a étudié le japonais aux Langues'O (INALCO) à Paris. Après sa licence, elle a obtenu une bourse du gouvernement japonais pour étudier un an à l'Université de Shimane. Elle est maintenant coordinatrice pour les relations internationales du département de Gifu.
« Je suis ravie de faire partie du service des relations internationales de Gifu en tant que CIR. Mon travail consiste à coordonner d'une part un programme officiel d'échange entre Gifu et la France, instauré l'année dernière et d'autre part, les échanges universitaires en botanique avec la ville d'Oujda (Maroc), notamment dans le but de reverdir celle-ci. Cette année étant le 150ème anniversaire des relations franco-japonaises, j'ai également l'occasion de participer à d'importantes manifestations culturelles en rapport avec la France.
Durant mon séjour, j'aimerais faire un effort de créativité en tant que première CIR française dans le service des relations internationales du département pour élargir au maximum les possibilités de ce nouveau poste. Mon premier objectif est de faire découvrir aux habitants de Gifu les différents aspects de la culture française en présentant notamment la francophonie dont la Nouvelle-Calédonie fait partie. J'aimerais également faire de mon mieux pour présenter la culture « gifusienne » aux français en traduisant de nombreux documents touristiques et en postant régulièrement des articles sur un blog membre de « Gifriends ». J'espère que je donnerai à de nombreux français l'envie de visiter Gifu pour y découvrir les trésors culturels qu'il abrite. »
Thomas
Il a étudié l'anglais et le japonais à l'Université de Stendhal à Saint Martin d'Hères dans l'Isère. Il enseigne l'anglais et le français au lycée international de Matsudo dans le département de Chiba.
« J'ai postulé au Programme JET car c'est une formidable opportunité d'aller au Japon dans de bonnes conditions tout en faisant ce qui me plait le plus : enseigner ! Mes projets professionnels sont de suggérer mes idées aux autres professeurs de mon lycée et de créer un club de conversation française. J'ai déjà proposé plusieurs thèmes à mes collègues qui ont tous accepté avec entrain, ce qui m'a vraiment fait plaisir. Pour les classes d'anglais, nous étudierons la scène du balcon de « Roméo et Juliette » (un classique, mais c'est mon livre préféré) et « Dracula » par Bram Stocker. Pour ces 2 ouvrages, j'ai choisi les extraits, préparé les fiches de travail et les traductions afin de faciliter la compréhension des élèves.
De plus, j'ai aussi l'intention d'organiser un Noël français à la fin de l'année : exposés des élèves sur un sujet de leur choix ayant trait à la France, le meilleur exposé recevra en récompense des biscuits français (non périssables !). Il y aura aussi des stands consacrés à la culture française avec des gâteaux. Il ne faut pas oublier qu'au Japon, les spécialités culinaires ont un rôle primordial dans les relations sociales et de plus, mes classes sont principalement composées de lycéennes, alors vive les friandises ! En ce qui concerne mes projets personnels, je souhaite visiter le pays. »
Lucie
Native d'Orléans, elle a étudié le japonais à l'Université de Paris VII et a déjà été assistante de français à l'Université Shirayuri de Tôkyô. Elle enseigne le français au lycée international de Yokohama dans le département de Kanagawa.
« Plus jeune, j'ai animé des séances d'initiation à la culture japonaise dans les écoles primaires et centres de loisir d'Orléans. C'est agréable de sentir l'intérêt des enfants pour ce qui nous passionne. Pendant mon séjour à Shirayuri, la situation était inversée et je faisais découvrir mon pays aux étudiantes japonaises. Cette expérience, très enrichissante mais trop courte, est renouvelée grâce au Programme JET qui me permet d'aller plus loin et de faire fructifier mes connaissances alors que les débouchés dans l'enseignement du japonais en France sont peu nombreux aujourd'hui.
J'enseigne dans trois lycées. Dans le premier, je réfléchis avec ma responsable à la création d'une section française sur le site internet de l'école pour mettre en avant les activités de nos élèves. Parallèlement, j'anime après les heures de cours un club de cuisine. Dans mon deuxième lycée, où le niveau est moins élevé, j'envisage de motiver les élèves en alternant des cours de langue et des séances autour de la musique française, avec des clips. Dans le troisième lycée, je mettrai sûrement en place un échange de lettres avec un lycée d'Orléans où l'on enseigne le japonais en 3ème langue. Quant à mes loisirs, je compte intégrer le club de danse et de cérémonie du thé de mon lycée, à l'invitation de mes élèves. »
Ambre
Originaire de Valence, elle s'est intéressée au Japon dès le lycée et a eu la chance d'y effectuer plusieurs séjours notamment en échange universitaire d'un an à l'Université de Shimane. Elle est actuellement coordinatrice à l'Université des Arts et de la Culture d'Oita.
« Ce que j'ai toujours souhaité faire, c'est être une intermédiaire entre les cultures pour aider à la compréhension. Ma devise est « échanger pour se comprendre », échanger ses idées et sa culture. C'est ce que je m'emploie à faire cette année. Pas de grandes actions mais le simple fait qu'on me salue en français ou qu'on vienne me voir pour me poser des questions sur la France est déjà beaucoup !
Voici mes projets pour cette année : redémarrer les activités arrêtées, me familiariser avec l'université et mes collègues pour pouvoir faire des projets en commun, diffuser de manière ludique la culture française et arriver à intéresser les étudiants afin qu'ils participent aux projets. Aussi, lancer la gazette de Geitan (mon université) sur la France, le club vidéo français et la correspondance avec des collégiens d'Ardèche. Profiter des événements du calendrier français comme Noël, la Chandeleur et Pâques pour mettre en place des petites fêtes culinaires et culturelles. Si je reste encore une année, j'essayerai d'organiser un voyage en Europe, des partenariats avec des agences de voyages, des événements liés à la francophonie, ...
Côté loisirs, je n'ai pas vraiment eu le temps d'y réfléchir ....si, apprendre la cuisine japonaise et des voyages à Hokkaidô, Okinawa et dans le sud du Kyûshû ! »